top of page

L'importance des réseaux sociaux

Les réseaux sociaux se sont très rapidement imposés comme le moyen de communication du XXIème siècle. Ils ont permis à des milliers de personnes d'échanger à propos de tout et de rien. Les médias n'ont pas pu passer à côté de la manne que ces réseaux sociaux leur offraient. Ici, nous allons nous intéresser particulièrement au réseau social Twitter, permettant, jusqu'à très récemment, d'échanger des messages de 140 caractères (actuellement, la longueur maximale des messages est de 280 caractères, soit le double, mais dans la période 2009 à 2012, notre cadre de référence, celle de l'adaptation des médias traditionnels à ce nouveau média, la longueur maximale était de 140 caractères).

 

Twitter s'est rapidement imposé comme étant le réseau social des passionnés de l'information. Ainsi, les utilisateurs de Twitter ont pu rendre compte, sur place, des attaques terroristes de Bombay (novembre 2008), des émeutes urbaines en Grèce (décembre 2008), ou encore la photo de l’amerrissage d’urgence d’un avion de la compagnie US Airways sur la rivière Hudson à New York (janvier 2009) diffusée par un seul et simple utilisateur, et qui a fait le tour du monde.  Les médias se sont donc rapidement emparés de cette aubaine, mais peu ont réussi à attirer du monde.

La raison principale est que leurs tweets ne possédaient pas de relief, se contentant uniquement de mettre le nom de l'article. Mais c’est avec l’élection présidentielle iranienne de juin 2009 que toute l’efficacité de ce réseau social en tant que média d’information a été mise en évidence : Twitter, l’un des rares moyens d’information non censuré par le régime iranien, a été utilisé par les opposants pour communiquer avec l’extérieur du pays et montrer l'ampleur de la mobilisation et de la répression, un tel usage militant avait déjà été observé en Afrique. Ces événements ont ainsi été l’occasion de mettre en avant les avantages du service : rapidité de la diffusion de l’information, couverture quasiment en temps réel depuis l’endroit où « ça se passe » grâce à l’utilisation des téléphones portables,  diffusion de contenus multimédia par le biais de services associés, incapacité des autorités à censurer les flux d’information transitant par Twitter, à moins de bloquer l’accès à l’Internet. Twitter va plus vite que n’importe quel autre média car ses contraintes éditoriales et techniques sont légères. Les journalistes l’ont rapidement compris et n’hésitent plus à annoncer une nouvelle de grande ampleur sur Twitter avant de la traiter de manière approfondie pour leur média.

 

Toutefois, des entreprises de presse ont déjà édicté des chartes de bon usage, pour trouver un point d’équilibre entre ce qui est publié d’abord sur le site, sur une dépêche ou sur Twitter, comme l’AFP notamment. Les réseaux sociaux sont des lieux où se crée l’information et où la couverture d’un événement prend forme au point de devenir une référence pour les autres médias : les révolutions arabes en Tunisie et Egypte ou l’affaire DSK en 2011, et les manifestations de 2009 en Iran surnommées « révolution Twitter » attestent de ce phénomène. Twitter y a été utilisé par les journalistes comme un média, favorisant une couverture en temps réel à coup de retweets de ce que des citoyens diffusaient ou de tweets que des journalistes, seuls témoins possibles d’un fait, émettaient. Prenons par exemple les journalistes de BFM TV lisant sur leur écran d’ordinateur les tweets de journalistes d’autres médias qui ‘’tweetaient’’ depuis le tribunal de New York au moment de l’audition de DSK, alors que les caméras en direct étaient interdites dans le prétoire. Cette couverture en direct via Twitter fut également de mise lors du siège de l’appartement de Mohammed Merah à Toulouse en mars 2012, comme en témoigne ce tweet (avec toujours ce ton humoristique) de Soren Seelow, journaliste du monde.fr :

Grâce à l'obligation de résumer imposée par la limitation du nombre de caractères, Twitter se prête particulièrement bien aux citations et verbatim. Une ou deux phrases sont extraites d’un discours, d’une émission de télévision…, avec l’assurance, via Twitter, qu’elles connaîtront une diffusion large et rapide. Et si les journalistes ne les repèrent pas eux-mêmes, ils peuvent la retweeter d’un autre compte (confrère, adversaire politique…).

 

Les possibilités offertes par Twitter sont une chose, mais, de là à lui faire autant confiance qu'un média traditionnel, il y a un grand pas. En effet, sur les réseaux sociaux, n'importe qui peut aussi écrire n'importe quoi.

bottom of page